Rencontre avec Amélie, créatrice de la marque de vaisselle Céladon Paris !

Vous vous souvenez de Céladon ? Mon partenaire pour l’année que j’avais déjà mis en avant le temps d’un brunch… Je suis de retour avec de nouvelles informations et surtout une interview inédite de la créatrice de ce concept. J’ai eu la chance d’échanger avec Amélie, qui nous raconte au fil des questions comment elle a eu l’idée et surtout, comment elle a donné vie à Céladon Paris ! Vous allez voir, c’est plutôt cool comme histoire…

Parlez-moi de vous et des autres fondateurs ou fondatrices de Céladon Paris : 

Je m’appelle Amélie, j’ai 31 ans et je suis Lilloise à la base, cela fait plusieurs années que je vis à Paris, mais je ne renie pas mes origines. J’ai d’abord fait une école de commerce et développé mes connaissances en travaillant dans les start up. Je suis une enfant du digital qui a eu la chance de travailler pour Birchbox et My jolie candle, par exemple. Je suis en couple avec Martin, qui est aussi mon associé, je l’ai rencontré chez My jolie candle. 

Pourquoi et dans quel contexte avez-vous créé Céladon ? 

L’idée Céladon Paris est née durant le premier confinement. Confinés dans notre appartement parisien, on mangeait tous les jours dans ma vieille vaisselle d’étudiante achetée en pack. L’envie nous a pris de changer… Au début, j’ai cherché sur le marché, en grande passionnée de déco, je voulais trouver la perle rare. Je n’ai rien trouvé de marque avec laquelle je pouvais m’éclater sur le marché français. L’objectif pour moi c’était de dégoter une vaisselle funky et fabriquée de manière responsable. J’étais au chômage, je venais de quitter mon expérience professionnelle précédente et je ne voulais pas rester à ne rien faire. 

C’est là qu’a commencé à émerger l’idée de la céramique et de Céladon Paris. Il était question de ramener cette vaisselle trendy, un peu moderne. Retrouver le bonheur de s’entourer d’objets sympathiques, d’autant que la vaisselle s’utilise tous les jours, c’est un objet du quotidien. C’est comme ça que l’idée est née confinée chez moi, le produit me passionnait, je me suis dit si j’en ai envie et d’autres personnes en auraient sûrement envie aussi. J’avais comme un besoin d’évasion par la vaisselle, de me déconfiner par la vaisselle. Le plaisir de retrouver les restaurants étant fermés. On mangeait toujours la même chose de la même façon. 

Direction l’article où je vous invite à bruncher en ma compagnie pour découvrir la marque Céladon !

Pourquoi avoir choisi le terme Céladon comme nom ? Pourquoi cultivez-vous une fascination pour cette couleur ? 

À la base, je voulais un nom qui rappelle la céramique sans être trop précis, je voulais un titre évocateur… J’ai fait des recherches sur les émaux, les origines de la céramique. Je suis tombée sur cet émail vert très pâle et légèrement craquelé, il est hyper difficile à faire en céramique. Apparemment, il a été inventé par un céramiste qui a jeté de l’eau dans son four pour essayer et c’est ainsi qu’est né le vert Céladon.

Je me suis dit que ce terme évoquait la matière et la couleur, pour éviter de vivre la pression de proposer un vert céladon, j’ai contourné le problème en favorisant le bleu céladon. L’occasion de faire un clin d’œil au Portugal et aux origines de la céramique. Je suis fascinée par le bleu des azulejos, ce bleu magnifique et portugais. Je l’ai donc mis dans le nom et dans toutes les couleurs de la marque. 

Pourquoi avoir choisi la céramique portugaise ?

Dès le début, je voulais une fabrication européenne pour être cohérente comme avec mon alimentation. En retournant mes assiettes, je voyais que c’était fabriqué en Chine ou en Russie. Alors, je me suis tourné vers l’Espagne, le Portugal, le charme de l’aspect méditerranéen… J’ai choisi le Portugal parce que j’adore le style moderne, coloré et chaleureux que proposent les céramistes du pays. Cela renforce le côté évasion aussi. En plus, le savoir-faire portugais est encore un peu méconnu. Pourtant, dans le pays, il travaille le grès, une argile claire et solide parfaite pour une utilisation quotidienne alliant robustesse et élégance. 

Comment avez-vous choisi les créateurs portugais ? 

J’ai cherché pas mal sur internet pendant le confinement, dès le déconfinement en juin 2020, on est tout de suite parti au Portugal pour les rencontrer et voir les pièces. On a fait un tour du Portugal pour discuter directement avec eux au moment de créer les prémisses de Céladon. L’idée c’était d’avoir des styles différents, donc on a des céramistes différents. Le travail des émaux varie d’un professionnel à l’autre. On se base sur les savoir-faire de chacun pour avoir une collection large et satisfaire un maximum de monde. On voulait au moins trois savoir-faire différents afin de s’adresser à pas mal de monde. Du coup, Céladon collabore avec deux ateliers près de Lisbonne et un atelier vers Porto ! 

Vous prôner une production responsable, qu’est-ce que ça veut dire ? 

Il y a la production en Europe qui nous tient à cœur, mais aussi la composition. La céramique demande plusieurs composants, les ateliers vont de 50 personnes à 150, il faut plusieurs pièces dans l’entreprise, c’est une fabrication semi-artisanale pour assurer la quantité. Il y a un travail de l’homme dans chaque étape, une machine presse les assiettes, la main de l’homme intervient au niveau de l’émaillage. C’est une fabrication responsable avec des pièces qui se différencient par l’émaillage et les formes. 

Je sais que nos céramistes travaillent à respecter leur environnement et à essayer d’être le plus responsables possible. Par exemple, la terre utilisée est extraite du Portugal qui vient de quelques kilomètres du lieu de travail. Les usines sont équipées en panneaux solaires, le gaz est naturel pour la mise en œuvre des fours, il y a toute une idée d’être responsable. Je peux aussi dire que les entreprises travaillent avec des céramistes dont le savoir-faire se transmet au sein du pays. Ce sont souvent des entreprises familiales où l’on retrouve une très bonne ambiance dans les ateliers. 

Comment se passe le choix des finitions et du design ? 

Les finitions et les formes sont travaillées et recherchées en codéveloppement avec les céramistes, ils ont forcément des nouveautés qu’ils veulent montrer. Soit, je fais des dessins, soit j’ai des inspirations… Chaque prototype se fait au tour, chaque céramiste à un potier qui fait la forme. D’ailleurs, je prends des cours de céramique depuis plus d’un an pour me familiariser avec les techniques et le vocabulaire. Pour les couleurs, ça reste des discussions avec ce qu’ils ont déjà fait. Certains travaillent plus des émaux réactifs, comme le bleu turquoise, d’autres se tournent vers d’autres façons de créer. 

L’Inspiration vient un peu de partout, notamment de la mer. Finalement, l’inspiration c’est des discussions, des inspirations, des idées qui viennent des voyages au Portugal, ce pays qui m’inspire tant !  

Les producteurs ont-ils le droit d’être force de proposition pour les créations ? 

On travaille main dans la main, mes demandes, leurs propositions, l’idée c’est aussi que j’aime ce qu’ils font donc j’ai envie qu’ils soient force de proposition. Je vais dans le pays tous les deux mois pour voir leurs idées et les nouveautés dans le milieu… Il y a l’application à la pipette, nouveau savoir-faire qui se développe, il y a de la recherche, c’est très artistique tout ça. 

Vous portez une grande importance aux couleurs et aux émaux, dites-nous en plus ? 

Les émaux sont des recettes chimiques, il y a toujours un espace dans les ateliers avec des formules qui permet de développer l’email. C’est très compliqué d’en fabriquer puisque c’est à la dose près. Les réactions se font dans la formule chimique. Il y a des émaux plus réactifs que d’autres, avec des effets comme des points, un aspect moucheté, des traits, des réactions avec l’eau. 

Pour obtenir tout cela, il y a plusieurs manières de faire, parfois les pièces en céramique sont pulvérisées, sois l’émail est jeté pour voir les réactions. La superposition des émaux ne donne jamais la même réaction, c’est vraiment des milliards et des milliards de tests. Sans oublier que lorsque l’on émaille, on ne voit pas la couleur ou le rendu final. C’est un jeu d’équilibriste, voire une science fascinante. 

Voilà pourquoi, les tests sont soigneusement notés dans un carnet. Quand on travaille les émaux avec les céramistes, ils font une bonne dizaine d’essais et ils proposent de nombreuses finitions allant du mat aux reflets brillants. Tout dépend de la terre, de l’émail, de la technique, etc.  

La couleur est un point central de la marque, même si le neutre a souvent plus de succès, l’idée est de rendre la vaisselle « funky ». Alors, on opte pour un large panel de possibilité, on développe des émaux neutres et on s’amuse avec des émaux colorés. On trouve ça plus sympa de mixer les couleurs. Chez Céladon Paris, on veut des pièces modernes et que l’on n’a pas l’habitude de voir partout. 

D’ailleurs, comment sont faits les effets esthétiques sur les céramiques ? 

Pipette, essai, test, jet, mélange, dépôt, la liste est longue. L’application de l’émail permet de faire plein de choses, il y a de nombreux outils, comme le pinceau, le pistolet, et bien plus encore. Il est aussi possible de superposer des émaux, il existe une tonne de façon différente d’appliquer un émail. Voilà pourquoi, l’émail se fait toujours à la main en tout cas chez Céladon Paris. C’est de l’art, c’est un savoir-faire !  

Avez-vous déjà eu des idées irréalisables pour les céramiques Céladon Paris ? 

J’ai déjà eu des idées irréalisables, enfin ce n’est pas vraiment le terme, car tout est possible finalement. Les pièces trop compliquées demandent la réalisation de moules, il est possible d’en faire autant que tu veux. Le potier peut sortir 100 à 200 pièces par jour, il existe toujours une technique différente pour le faire. C’est plutôt en termes de forme, de temps, etc. Le côté artisanal est difficile à reproduire pour la production, il n’y a pas vraiment de choses infaisables, c’est plus que ce n’est pas réalisable comme moi je l’aime… 

D’où vous vient ce goût pour l’art de la table ? 

J’ai toujours eu une très grande passion pour la déco, j’ai quitté ma maison à 18 ans et j’ai tout de suite travaillé ma déco. Chercher la pièce idéale qui ira dans mon intérieur. La passion de l’art de la table est venue du fait que je suis une Food loveuse, je trouve que la vaisselle sublime les plats, on n’a pas le même plaisir à manger quand on se retrouve sur une table sans charme. 

J’adore kiffer quand je mange et je trouve que les plats vont avec tout le contexte. Mon beau-père adore faire à manger, c’est un passionné. Quand j’ai levé l’assiette chez lui, j’ai découvert que c’était un produit Ikea, facile à trouver et présent partout. Alors, que mon beau-père avait pris soin de faire un plat constitué d’ingrédients locaux. La logique de l’artisanal et des produits alimentaires français ou européens est géniale ! Je suis motivée par le fait de respecter cette logique jusqu’au bout avec les assiettes, les verres, les tasses, etc. 

Le repas c’est toute une cérémonie, la vaisselle contribue à mettre les produits en valeur. Je veux mettre à l’honneur les plats avec une vaisselle sobre, mais marquante pour faire de ces moments gourmands de partage, des instants uniques.

Pour vous, une table c’est ? 

C’est une grande table bien décorée avec pas mal de petits plats qui plaisent à tous. Une table où l’on peut picorer en mode brunch ou tapas. Avec ma famille et mes amis réunis autour de cette même table mise en valeur par de la belle vaisselle. Dans ces instants conviviaux, on prend plaisir à échanger, à rire et à partager. Pour moi, c’est un lieu de réunion, de partage et surtout c’est un moment où le temps s’arrête et où l’air est chargé de bonheur et de joie. 

Si vous deviez donner 3 conseils pour réussir la décoration de la table ce serait ? 

S’amuser, je trouve que c’est hyper sympa de mixer les couleurs, les formes et jouer avec la vaisselle. Même si c’est un art de la table, je trouve ça cool de mixer les couleurs. Chacun de nos clients se retrouve avec une table différente, qui lui ressemble et c’est très sympathique. 

Je dirais aussi qu’il faut toujours penser à faire quelque chose de simple, justement la vaisselle se suffit, moi je ne suis pas trop pour les tables de Noël ou l’on reste sur quelque chose de simple. Il faut faire honneur au plat !  

Il faut aussi faire attention aux matériaux de la table, pour choisir la vaisselle qui va avec. On ne choisira pas la même chose pour le verre, le bois ou encore le marbre. La table est une actrice du moment au même titre que la vaisselle. Je ne suis pas très nappe, je suis plus chemin de table. J’aime jouer avec les matières, alors je dirais que c’est mon conseil bonus. 

En quoi les céramiques Céladon Paris se distinguent des autres ?

Ils se distinguent par la couleur puisque chez Céladon Paris on essaie toujours d’être original. J’aime le fait de proposer des couleurs que l’on ne voit pas partout. Les pièces sont vendues à l’unité ou par set de 6, on peut donc s’amuser à mélanger les couleurs. Cette vaisselle en céramique s’utilise au quotidien ou pour de grandes occasions, elle s’adapte et traverse le temps. Chaque objet destiné à l’art de la table de Céladon se nettoie bien au lave-vaisselle. On a donc une belle vaisselle sans la corvée du nettoyage. 

D’ailleurs, quelle est votre pièce préférée ? 

La céramique est cool parce que c’est un cadeau que l’on offre et que l’on s’offre qui fait plaisir et qui est durable. On peut avoir l’impression de pousser les murs avec ça puisque c’est pratique et utile pour la décoration de nos tables. Finalement la vaisselle est multifonction.  

Chez moi, avec Martin, on a mis une barre pour pendre les mugs, c’est déco et pratique ! Cette notion d’alliance entre l’utile et l’agréable me plaît énormément. Par exemple, je suis une fan des mugs que j’ai beaucoup travaillées pour avoir une anse hyper confortable. En plus des tasses, j’aime beaucoup les assiettes creuses que j’utilise tous les jours avec Martin. D’ailleurs, on est les plus grands fans de patte qui existent sur cette planète, on en mange beaucoup et dans les assiettes creuses, c’est le top !  

Parlez-nous de la boutique Céladon Paris…

Passionnée de décoration depuis pas mal d’années, j’ai décoré la boutique Céladon comme un deuxième chez moi, on y retrouve d’ailleurs mes créations. J’ai placé une table au centre avec les assiettes pour encourager la communication et mettre en avant la convivialité. Je voulais qu’on ait l’impression de s’évader au Portugal. Il y a le vase en forme de fesses, le tableau « Praia » aussi. Ça reste ma boutique, j’ai envie de m’éclater aussi, je veux rendre l’aventure humaine. Pendant les pop-ups stores, j’ajoutais un peu de peinture, j’aime glisser mes effets personnels pour créer une ambiance comme à la maison. Mais venez y faire un tour pour mieux vous rendre compte. 

Retrouvez la boutique au :

17 rue de Crussol

75011 PARIS

L’actualité Céladon Paris, c’est ? 

On renouvelle souvent les collections, il y a toujours les pièces que l’on peut acheter pour compléter le service au fur et à mesure. Il y a toujours de l’actualité, là on cherche une vendeuse par exemple, on est passé à 20 000 abonnés sur Instagram, c’est une fierté pour nous. On a aussi une nouvelle collection, qui arrive que l’on travaille depuis longtemps. On a une collection au couleur estivale pour les tables d’été aussi. 

Quels produits aimeriez-vous sortir chez Céladon Paris ? 

Pour l’instant, on travaille les coquetiers, ça me tient vraiment à cœur. On cherche à travailler une autre forme de vase aussi que j’ai dessiné et que j’aimerais bien sortir. C’est un vase avec un décor actif. Je cherche à sortir cette forme. Je veux travailler cette notion de déco que j’aime tant avec Céladon Paris…

Si je visitais votre appartement, quelle pièce de décoration je trouverais ? 

Dans ma décoration, on retrouve pas mal de créations personnelles. Le premier, c’est un truc en DIY que j’ai fait durant le confinement. Il s’agit de tote bag Césame que j’ai cousu sur des coussins. Je suis fan de cette marque. Je dirais après toujours dans le DIY, j’ai fait des aquarelles, elles sont au-dessus du lit sur un repose cadre photo. Dans cette composition, il a un cadre à l’aquarelle où l’on voit une femme qui se réveille, j’adore. Sinon, je mets aussi en avant cette fameuse barre avec les 4 mugs.  

Photographies copyrights Chezviviane.fr et Céladon Paris.

Viviane Georget